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Début octobre, le géant des médias sociaux YouTube a fermé la chaîne liée au Center for Near East Policy Research, une organisation non gouvernementale fondée par David Bedein. Travailleur social, journaliste d’investigation et chercheur de profession, David Bedein a consacré une grande partie de sa vie à exposer et dénoncer l’aspect violent de l’UNWRA (Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient) et est considéré comme un expert dans ce domaine. Il a fait de nombreuses apparitions dans des émissions d’information et a utilisé les médias sociaux comme plateforme pour diffuser les résultats de ses recherches minutieuses.
En octobre, YouTube a, sans explication, décidé de fermer sa chaîne, sous prétexte de diverses violations des directives de son “Règlement de la communauté” régissant le contenu inapproprié ou le graphisme violent. Un recours pour contester cette décision arbitraire a été rapidement rejeté. Dans une interview au Jerusalem Post, David Bedein a expliqué que “la seule vraie façon de prouver la violence de l’UNRWA, c’est de montrer des vidéos” et a exprimé sa stupeur que YouTube puisse punir un journaliste pour avoir juste fait son travail d’investigation.
Maintenant, lorsqu’on tente d’accéder au site, un message d’erreur 404 apparaît avec le dessin dun singe muni d’une loupe et la mention “Cette page n’est pas disponible. Avec nos excuses”.
Créée, exclusivement pour les réfugiés arabes, au lendemain de la guerre israélo-arabe de 1948, l’UNRWA est reconnue comme une organisation gangrénée par la corruption, le népotisme et cumulant les plaintes pour harcèlement sexuel. C’est aussi l’un des principaux obstacles à la paix, car, de par sa conception, elle cherche à perpétuer le conflit plutôt qu’à y mettre fin.
Les écoles de l’UNRWA ont été utilisées par le Hamas pour stocker des armes. Ses manuels scolaires régurgitent les poncifs antisémites avec une régularité constante et ses employés ont été surpris en train de se livrer à des activités terroristes en utilisant leur statut d’employé légitime pour couvrir leurs crimes.
Reconnaissant ces faits, en septembre dernier, l’administration Trump a coupé tout financement à l’UNRWA considérant cette agence comme une organisation irrémédiablement défaillante. C’est la première fois qu’une administration américaine interpelle l’UNRWA pour ses méfaits, et cette administration mérite d’être félicitée pour avoir appelé un chat un chat et pris des mesures fermes. Les États-Unis ont été le principal contributeur de l’UNRWA et, ces dernières années, ils ont alloué 350 millions de dollars par an à cette organisation hypertrophiée.
Les réticences de Trump à l’égard de l’UNRWA ont été confirmées, un an plus tard, lorsqu’une enquête éthique interne a révélé une corruption généralisée dans les rangs de l’UNRWA. Le rapport cite, entre autres, le népotisme, les représailles, la discrimination et l’abus de pouvoir à des fins personnelles aux échelons supérieurs de l’organisation.
En conséquence, d’autres donateurs européens ont suivi l’exemple clairvoyant du président Trump et ont suspendu le financement de l’UNRWA jusqu’à ce que le scandale soit dissipé.
Qui YouTube tente-t-il de protéger et quels sont les censeurs autoproclamés de YouTube qui déterminent ce qui est ou n’est pas un contenu autorisé?
À la lumière de ces faits, on peut se demander pourquoi YouTube fermerait un canal dédié à la diffusion de matériel éducatif et digne d’intérêt, exposant ce qui a déjà été découvert et confirmé par d’autres organismes gouvernementaux et non gouvernementaux. De plus, les vidéos hébergées par le Center for Near East Policy Research n’étaient pas plus violentes que celles qui dépeignent la violence en Syrie, au Yémen, en Irak, au Vénézuela et en Afghanistan . Qui YouTube tente-t-il de protéger et quels sont les censeurs autoproclamés de YouTube qui déterminent ce qui est ou n’est pas un contenu autorisé?
Ce n’est pas la première fois que YouTube ferme une chaîne dédiée à la dénonciation des activités palestiniennes néfastes. En mars 2016, YouTube a fermé le compte de Palestinian Media Watch, une ONG qui surveille les médias et les programmes palestiniens et fournit ensuite une traduction écrite de ces programmes à ses téléspectateurs. Dans ce cas, l’ONG PMW avait présenté l’extrait d’une émission pour enfants palestiniens dans laquelle une fillette récite puis est félicitée pour un poème truffé d’appels à la violence contre Israël. YouTube a évoqué, pour justifier sa décision de fermeture: “… de graves violations des lignes directrices du Réglement de la communauté, et/ou des allégations de violation du droit d’auteur”. Après une vague de critiques et d’une couverture médiatique négative (dont un article de cet auteur), YouTube est revenue sur sa décision irréfléchie et franchement idiote.
Néanmoins, le fait que YouTube continue de cibler les groupes pro-israéliens tout en permettant aux groupes pro-palestiniens de ne pas être inquiétés et contestés est pour le moins troublant et renforce l’idée qu’une censure malveillante et sélective règne dans les médias sociaux. À l’ère des médias alternatifs, où les gens tirent maintenant une grande partie de leurs informations des médias sociaux plutôt que des médias traditionnels, les actions de YouTube peuvent être qualifiées de délibérées. De plus, les faits suggèrent qu’il semble y avoir un effort concerté et intentionnel de la part de la plateforme de partage vidéo pour étouffer les opinions de la communauté pro-israélienne et casser toutes les opinions contraires au narratif palestinien.
Traduction: emet.translate